I love the nature |Lb|

Une démarche peu rassurée pour un pas lent, voici la cadence que j’avais adopté en me rendant en cette fin de journée aux abords de Central Park. Depuis que je suis tout petit j’aime la nature et c’est précisément pour cette raison que j’ai eus ce soir envie de me recueillir. New York ne ressemblait plus du tout à ce que j’avais connu il y a quelques années mais pourtant je continuais à garder espoir, espérant un jour pouvoir prendre la fuite, loin de ce monde de fou m’effrayant un peu plus chaque jour. Il m’arrive parfois de réfléchir à ma vie et je constate avec accablement que je ne suis pas si heureux que ça. Des amis? Je n’en ais pas énormément, pour ne pas dire pas du tout. Certes j’ai des connaissances mais non des personnes sur qui je pourrais compter chaque jour de ma piètre existence. Une petite amie? Non je n’en ais pas non plus, du moins pas pour le moment. N’allez pas penser que j’ai fais vœux de chasteté, non c’est juste que je préfère depuis longtemps le sexe à l’amour, question de choix. Des choix j’en fais quotidiennement, à commencer par le matin lorsque je me lève. Vais-je prendre un café ou un thé? Est-ce que je mets un jean ou un pantalon en toile? Vous remarquerez que mon existence est pleine de rebondissements hein?! Je n’aime pas réellement ma vie et ni ma petite personne. Pourtant il est important que je cache les apparences, afin de ne pas passer pour un dépressif ou pour un suicidaire, chose que je n’étais cependant pas soit dit en passant. Un sourire régnant sur mon visage pour combler le vide, c’était la seule solution que j’avais trouvé pour qu’on me laisse en paix dans mon désespoir.

Pour en revenir à ma petite vie je me trouve actuellement à l’angle de la quinzième avenue, longeant Manhattan. Auparavant on trouvait ici de nombreux bureaux mais désormais c’était devenu un peu vide, seul le gouvernement et les pseudo élèves y vivant. J’aimais ce quartier mais j’aurais nettement préféré pouvoir m’y sentir libre. Lorsque l’on marchait dans la rue on ne savait pas si on était observé ou non, si quelqu’un allait venir nous accoster en nous demandant nos papiers ou si alors on allait tout bonnement mourir. Les temps étaient dur et je le savais, il fallait donc que je sois extrêmement prudent. Une capuche sur ma tête afin d’être le plus discret possible je me faufilas entre les arbres, marchant le long du chemin principal. Central Park était probablement un de mes lieux favoris, bien que les arbres semblaient eux aussi masquer une profonde tristesse. Comment je le savais? Je n’en avais aucune idée, simple instinct de disjoncté probablement. Une feuille tombant, jonchant désormais le sol, le vent s’engouffrant dans le parc, je me sentais extrêmement bien. J’eus envie de m’allonger par terre et d’observer le sol mais ce comportement aurait probablement fait de moi un garçon ahuri, taré, con, débile, crétin. Je préféra alors m’asseoir sur un banc, me contentant d’observer le mouvement des branches d’arbres. Je ne pensais pas à trouver une quelconque compagnie, préférant me concentrer sur ce qui se passait autour de moi.

Vous êtes vous déjà promener quelque part en vous demandant si les autres voyaient les mêmes choses ?

Un sourire s'il vous plait !

Une voix discrète et agréable s'elevait dans Central Park faisant un constraste entre les rires des jeunes gens, des chants des oiseaux et d'autres sons plus étranges les uns que les autres. Cette phrase fut suivit de près par le flash d'un appareil photo. Et puis, l'image désirée était alors conservée eternellement dans un petit boitier qui capturer l'exterieur aussi simplement et qui me tenait compagnie. J'imortalisais des sourires et des souvenirs merveilleux, des regards envieux et innocent, parfois curieux. Ce que j'aimais le plus dans ce que je faisais, c'était observer mes oeuvres après avoir developper les images. Je pouvais revivre ce que je trouvais en un coup d'oeil. Il y avait tellement de chose que je revais d'enfermer dans mon petit boitier qui prenait mes photos, mais je n'avais jamais assez de pellicule, et sachant que je n'aimais pas les derniers appareils numériques sortient et au plus haut niveau de la qualité. Je n'avais pas besoin de toute cette technologie pour apprecier mon art, je me contentais des photos en noirs et blancs, de simples regards, de simples personnes enfermées dans le même enfer que moi.Et puis aujourd'hui, j'immortilisai des personnes souriantes ou non qui se balladaient en même temps que moi dans le magnifique parc qu'était « Central Park ».

Ces lieux étaient celui que je préférais dans tout New York City. Le poumon de la ville renfermait des paysages extraordinaires et des scènes insolites qui m'attiraient tels un émant. Oui, l'on pouvait me découvrir dehors, sur un arbre perché a photographier le lac qui fretillait au contact d'un oiseau ou encore de ces jeunes paumés qui cherchaient leurs cams très tard le soir dans un coin aussi perdu que leurs âmes. Il y avait tellement de trésors a chercher et a trouver... Et le plus beau trésor que j'aurais pu trouver aujourd'hui ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais a présent c'était que je m'approchais d'un jeune garçon vêtu simplement, assis sur un banc a fixer l'horizon avec un air neutre et dénué de sentiments. Ce qui me frappa a l'instant était peut être ce regard vide et que même les regards nous observant malgré nous ne pouvait capter les mêmes choses que moi. Un sourire discret encore une fois, je m'approchais du jeune homme avec une certaine aisance, cherchant a mettre tout le monde a l'aise a l'instant. Le peu de personnes nous entourant s'écartèrent progressivement, et l'on se retrouvait tout les deux rapidement seuls ou les seuls êtres présents devaient se trouver a plusieurs metres de nous...

Un sourire, s'il te plait

Ma voix se fit aussi calme que plus tôt et je me surpris a le tutoyer aussi simplement. Nous ne nous étions jamais rencontrer avant, mais instinctivement, je m'étais moi même mis a l'aise. Et le flash apparut, s'empara du regard de l'inconnu que je venais juste de rencontrer. Je reglais mon appareil quelques secondes et puis, je levais mon regard vers lui :

« Besoin d'être seul ou je peux vous tenir compagnie ? »

Une forme se dessina peu à peu à travers les arbres, mon regard venant alors à sa rencontre, caressant ses douces formes et apercevant par la même occasion un drôle d’engin. Il s’agissait selon mes souvenirs d’un appareil photo. Non je n’était pas né de la dernière pluie mais en ces temps de dictature il était rare de voir ce genre d’appareil, pouvant immortaliser le moindre mouvement, le moindre instant. Je n’étais pas une personne dénué de créativité mais disons que je n’étais pas non plus un artiste dans l’âme, bien que j’adore la littérature et la poésie. Pour moi la photographie restez encore quelque peu obscur, je ne m’y étais jamais grandement intéressé. Habituellement les enfants prenaient des photos de familles avec leurs parents mais moi je n’avais jamais eut réellement de parents, mis à part ma pseudo famille d’accueil bien évidemment. Lors de mon enfance je n’ai fais aucune sorties pédagogiques, passant mon week end dans le canapé en train d’écouter mon voisin baiser avec ses multiples amantes ou alors en train de regarder mon pseudo père en train de boire tel un véritable alcoolique. Je n’avais jamais aimé cette vie et je ne l’aimerais probablement jamais mais après tout ce qui est fait est fait. On ne pourra jamais revenir en arrière mais quelque part je n’en avais aucune envie, préférant nettement me concentrer sur le présent et sur mon avenir, bien qu’il ne semble pas forcément rempli d’amour, de gloire et de beauté. Je rêvais de devenir riche quelque part mais je savais que c’était presque impossible, en sachant que Jack Harrison prélevait la moitié des salaires des pauvres gens pour s’entretenir personnellement! Un salaud, ce type était un véritable petit con qui méritait qu’on le tue à coup de couteaux. Mon esprit s’emporte, ma tête s’engouffre dans un tourbillon de douleur. Je chauffe, je brûle, je meurs…

Mes mains se posent fébrilement sur mon crâne quelque peu chauffé par cet élan de colère incontrôlé, me dévorant un peu plus chaque jour. Je posa alors ma main sur mon front et le sentit bouillonné. Il m’arrivait parfois d’avoir de pensées quelque peu glauque en ce qui concerne des gens que je hais de toute ma personne, me provoquant alors des poussées d’énervement. Non je ne suis pas totalement fou, juste légèrement sur les bords. La douce silhouette que mon regard avait préalablement balayé semblait avoir envie de s’aventurer dans le parc étant donné qu’elle marchait inlassablement, prenant quelques clichés par ci par là, afin probablement d’exprimer sa créativité au maximum. Elle finit par s’approcher de moi. D’abord surpris je l’observa d’un air incrédule. Un sourire? Oui ça je savais le faire parfaitement, bien que je me forçais la majeure partie du temps, sans que cela se décèle. J’esquissa alors un large sourire, afin de satisfaire Madame Photo. Je ne savais pas si j’étais un bon modèle mais au fond je m’en fichait, cela m’importait peu. Je pensais qu’elle finirait par partir et pourtant elle se planta directement devant moi, m’invitant presque à une grande conversation. S’ensuivrait il alors une partie de jambe en l’air sur ce banc public? Probablement pas, on se serait rapidement fait arrêter c’est certain!

_ Je t’autorise à me tenir compagnie mais je ne suis pas certain d’être un bon compagnon tu sais…

Je ne la connaissais pas mais j’avais eut envie de la tutoyer, comme pour briser la glace et passer directement aux choses sérieuses. Je m’imaginais alors totalement nu, en face de Samantha qui me prendrait en photo. J’avais souvent un esprit totalement tordu mais je n’y pouvais rien, c’est quelque part ce qui faisait mon charme aussi non?

C'était un très beau sourire... Un peu forcé, mais très beau !

Aurais-je affaire a un mauvais garçon ? Même pas peur !

Tu viens souvent ici ? Il ne me semble pas t'avoir vu avant...

Le bonheur des gens avait souvent eut le don de m’irriter mais j’avais toujours tout fait pour ne pas céder à cette colère et cette haine se terrant au fond de moi. Je n’aimais pas les personnes expressifs, montrant qu’ils aimaient cette vie et nous faisant nous rappeler que la notre était à côté si pitoyable. Lorsque l’on lit dans mes pensées on peut parfois s’apercevoir que j’ai le don de déprimer un peu plus chaque jour mais que voulez vous je n’y peux rien. Une enfance plus ou moins heureuse, une famille plus ou moins présente, je n’ais jamais pu trouver un réel équilibre et désormais je suis condamné à n’être qu’un garçon banal, sans réel intérêt. Les gens m’aimaient souvent pour mon joli petit cul ou pour ma manière de faire l’amour mais ils ne voyaient que rarement le personnage se cachant derrière cette façade. Ils se servaient de moi afin d’assouvir leurs pulsions sexuelles mais je n’y pouvais rien après tout, c’est ce cruel monde l’unique responsable. Je m’extirpe alors de mes profondes pensées lorsque cette jeune demoiselle prend finalement la parole, me faisant remarqué la fausseté de mon sourire. D’habitude cela passait comme une lettre à la Poste mais apparemment Samantha était plus perspicace que ces autres bécasses. Je détourna mon attention d’un petit garçon en train de faire du vélo, le visage rayonnant de bonheur, afin de me concentrer sur Sam.

_ Merci pour ce compliment et désolé pour ce sourire légèrement forcé, ne m’en veut pas…

J’aurais pu me mettre à genoux pour la supplier de me pardonner mais je jugea cela quelque peu ridicule et je préféra donc m’abstenir. Les gens me prenaient déjà assez pour un fou, inutile encore d’en rajouter une couche, ça ne ferait qu’empirer mon cas. Je pose alors mes yeux noisettes sur le corps de la jeune fille, l’observant de haut en bas, discrètement bien évidemment. Samantha semblait avoir froid et moi j’avais toujours trop chaud, triste vie ne pensez vous pas? Dans un élan de générosité je posa alors ma veste pour la poser sur les frêles épaules de la jeune fille, en esquissant pour la première fois un sourire doux et sincère, ce qui en somme relevait de l’exploit. Je me sentais enivré par un doux parfum exotique mais je me doutais que cela provenait du coup de Samantha qui devait être recouvert de parfum. Mon visage s’approcha de son cou, mon nez l’effleura doucement et je m’égara progressivement en sentant délicatement le doux parfum émanant de cette jeune fille. Revenant sur terre je fit un pas en arrière, revenant à ma place initiale.

_ Excuse moi, tu sens tellement bon. Non je ne suis pas un mauvais garçon, quoi que!

Je me doutais que Samantha devait peu à peu me prendre pour un fou mais au fond j’y étais habitué depuis maintenant des années, ça ne me faisait plus rien. Je préféra alors une nouvelle fois détourner le regard, observant désormais un arbre en train d’être ébranlé par le vent, triste sort va. Samantha semblait avoir envie de garder un souvenir de moi étant donné qu’elle se mit à me photographier. Je lui jeta un regard du coin de l’œil, gardant cependant mon attitude naturel et mon air plus ou moins décontracté. J’avais envie de crier au monde entier que je n’aimais pas Jack Harrison soudainement mais je préféra me retenir, ne voulant pas me faire arrêter et finir ma vie dans un sordide camp de redressement. Et oui c’est comme ça que ça se passait avec Jackie chou!

Hs : Je sais, c'était justement que j'avais envie de mettre président xD c'est plus jolie comme mot Razz

"Frapper aux portes du paradis" disait Axel Rose a travers sa chanson. Des paroles qui me restaient encore en tête, des mots simples et pures qui me travaillaient encore dans mon esprit, se percutant au parois de ma tête pour s'envoyer de l'autre côté, tel un écho, tel une balle que l'on envoit avec force, ce dieu du Rock me demandait de venir frapper aux portes du paradis pour y trouver une vie meilleure qu'ici. C'était une façon d'interpreter les choses, vu que le paradis est partout ailleurs qu'ici !

- Merci pour ce compliment et désolé pour ce sourire légèrement forcé, ne m’en veut pas…

Mon regard malicieux se plongeait dans celui de mon compagnon d'ennuis. J'essayai de voir a travers ces yeux innexpressifs un semblant de sentiments qui pourraient traverser son regard tenebreux et mysterieux. Je gardai pour l'instant l'image d'un garçon simple et seul avec lui même, vêtu avec une banalitée surprenante qui lui allait parfaitement. C'était fou comme cela lui allait comme un charme et que même s'il souhaitait passer innaperçu, mes yeux l'observaient et il me captivait. Comment un charmant garçon pouvait rester assis là, a rien faire ? Une chose qui m'étonnait chez l'espèce humaine était certainement l'innactivité la plus totale, un passe-temps auquel je me donnais régulièrement mais qui me frappait plus chez les autres que chez moi même ! Je lui fis un sourire, passant ma main dans mes cheveux pour les remettre derrière mon épaule. Ceux ci me tombaient devant le visage et me gêné... A ma grande surprise, l'homme me recouvrit de sa veste, remarquant alors les frissons qui parcourrait ma peau. Honteuse et rougissante, j'attrapais de ma main libre l'habit de l'inconnu pour le tenir et le sentir plus proche. Une mimique étrange que j'avais pris sans raisons évidentes...

- Il n'y a pas de problème ... euh... Je peux avoir ton prénom ? ou simplement un surnom ? Je ne comptes pas t'appeller "le beau jeune homme du park" toute ma vie, je crois que ça ferait bizarre, surtout si je me mets a parler de toi a des amies en leurs conseillants de venir ici pour esperer te croiser... ! Enfin, Hum...

Ma voix se faisait tremblante : un trait de nervosité, une preuve que j'étais une fille beaucoup trop bavarde et enervé, je ne m'arretais pas de parler lorsque l'on me laissait la parole ce qui avait régulièrement le don d'agaçer les gens autour de moi. Ce n'était pas de ma faute si un rien me stresser, bien au contraire, mais le simple fait d'avoir du silence, un blanc ou une autre chose du même genre me perturbait très facilement. Je n'aimais le silence que lorsque j'étais seule et lorsque je venais fouiner chez quelqu'un pour les profils d'un autre. Hors de question pour moi de rester silencieuse a côté de quelqu'un que je venais de rencontrer, il était même impossible d'esperer que je puisse la fermer car la gène qui me pesait m'obligeait a articuler des mots pour combler mon manque de confiance. Et, même si cela va certainement vous surprendre au plus haut point, ce qui me gène encore plus que le silence est le fait que l'on s'approche de moi, que l'on me frôle simplement, que l'on m'effleure ou que le contact simple d'un autre sur ma peau me rendait toute chose surtout depuis l'incident qui m'étais arrivé... Et le geste aussi mignon et plaisant que deplacé me fit peur l'espace d'un instant et j'eus un mouvement de recul beaucoup trop brusque a mon gout. Un bref souvenir me revint en mémoire et la façon dont mon agresseur m'avait embrasser dans le cou cette fois ci... Une envie de vomir, une envie de m'enfuir. Mais mes jambes tetanisées ne bougeaient pas d'un pouce, tandis que je lancais un regard entre suppliant et enervé : Suppliant de ne pas s'arreter et de ne pas recommencer, enervé d'avoir peur d'approcher un homme a présent.

- Désolé, dis-je a travers un murmure en me replaçant correctement sur le banc...

Je deteste l'espèce humaine, je hais l'être humain et je me haïssais encore plus que tout le reste. La peur qui s'était emparer de moi me nouait le ventre et le moindre contact avec un homme a présent me perturber a un point peu commun. "Il ne s'était rien passé" me repetais-je en tête pour me détendre. Le dénis. J'avais honte, est ce que c'était normal ?

- Je peux te poser une question ? Ajoutais-je simplement en rompant le silence avec l'espoir qu'il réponde "oui" a ma demande....

Je rêvais de tranquillité mais pourtant personne ne semblait s’en soucier étant donné qu’on venait m’interrompre, m’accostant comme si je n’étais qu’un simple garçon mourrant d’envie de faire des rencontres. Certes Samantha semblait particulièrement intéressante mais je n’étais pas dans une humeur de grand dragueur ce soir, préférant nettement me plonger dans les pensées les plus obscures sommeillant en moi depuis bien longtemps. Je crie, je meurs, je pleure, il m’arrive de réfléchir à ces trois phases de la vie d’un homme normalement constitué. Il m’arrivait parfois de me mettre à hurler sans raison apparente, simplement pour attirer l’attention et sentir les projecteurs braqués sur moi. Encore un soucis de reconnaissance, ça commence à faire beaucoup je sais! Je me sens souvent mal aimé, abandonné de tous, bon qu’à enfoncer mon sexe dans l’intimité d’une femme, ce qui au fond n’était pas une chose si exceptionnelle. Je meurs, oui je meurs chaque jour un peu plus, mon âme s’éteignant de jour en jour au rythme des battements de mon cœur. J’aurais voulu empêcher cela mais je n’y peux rien, c’est ma destinée. Chaque homme doit mourir un jour ou l’autre et cela m’arrivera à moi aussi, bien que je me sens quelque part assez exceptionnel je dois l’avouer. Demain, dans dix jours, dans vingt ans ou dans cinquante ans, je n’ais strictement aucune idée du temps qu’il me reste à vivre mais quelque part j’en ai strictement rien à foutre, préférant profiter du moment présent bien que parfois la vie soit difficilement supportable. Je pleure, oui je n’ais pas honte de le dire. Il m’arrive régulièrement, lorsque je suis seul bien évidemment, de verser quelques larmes en repensant aux malheurs se répandant peu à peu sur son monde devenant de plus en plus cruel. Tant de gens meurs, tant de meurtres se profilent à l’horizon, il est difficile pour moi d’y faire face sans un sentiment d’amertume. Mes yeux ont envie de se fermer pour me plonger dans un cauchemar à ciel ouvert mais je préfère lutter afin que Samantha ne se sente pas trop seule…

_ Le beau jeune homme du parc me convient personnellement. A ton avis j’ai une tête à m’appeler comment? J’ai toujours aimé les devinettes tu sais, je te laisse lancer les paris!

Un petit sourire s’hissa sur mon doux visage. J’étais totalement sortit de mes pensées plus obscures les unes que les autres afin de me concentrer sur Samantha qui était d’une compagnie remarquable. Je m’entendais difficilement avec les gens mais avec elle c’était différent, elle était différent. Plus intéressante, plus mystérieuse que les personnes que j’ai au préalable connu, elle capte toute mon attention. Mon attirance pour le cou et le parfum de Samantha semblait apparemment la gêner étant donné qu’elle me repoussa doucement. Je n’étais pas vexé, ni surpris, ayant moi-même des comportements parfois étrange. J’avais soudainement envie de lui demander pourquoi elle n’avait pas aimé ce contact mais je n’étais pas assez courageux pour cela. Je n’appréciais pas forcément les gens et je préférais me restreindre au minimum syndical concernant les conversations. Je n’avais rien de particulièrement intéressant à raconter sur moi mais souvent on me vouait un certain culte, une certaine passion, trouvant que mon côté mystérieux était une de mes plus belles armes en ma possession. Le silence, enfin il arriva, il était temps. Contrairement à de nombreuses personnes dont je ne citerais pas le nom je ne chercha nullement à le briser, préférant de loin en profiter. Le bruit des feuilles tombant sur le sol sale bercé mes douces oreilles, je me sentais tout simplement bien. La voix de Samantha parvint finalement à mes oreilles, m’extirpant ainsi du paradis artificielle venant à l’instant de se dresser autour de moi.

_ Tu n’as pas à l’être.

Je n’avais pas l’habitude de moi-même m’excuser et il était en somme normal que ça soit la même chose pour Samantha. Au fond elle n’avait rien fait de mal, à part éprouver une certaine réticence suite à ce rapprochement soudain. Je n’aimais pas les gens certes mais j’aimais leur contact et j’appréciais d’être proche d’une femme ou même d’un homme, amicalement parlant pour ce dernier bien évidemment. Ma tête se leva alors, mes yeux suivant ainsi ce mouvement afin de se poser sur le visage de Samantha.

_ Oui je t’écoute.

_ Le beau jeune homme du parc me convient personnellement. A ton avis j’ai une tête à m’appeler comment? J’ai toujours aimé les devinettes tu sais, je te laisse lancer les paris!

Je lui fis un sourire et un rire m'échappa. J'avais tellement d'imagination que je pourrais lui trouver une bonne centaine de nom, mais que dire, je voulais garder mon serieux pour ne pas passer pour une dingue. Ce n'était pas dans mon intêret : j'avais déjà l'air d'une tarêt avec mon appareil photo, si l'on découvrait que mon esprit était atteint a ce point, l'on ne pourrait vraissemblablement plus me prendre au serieux. Je fis semblant de réfléchir, jouant avec mes longs cheveux bruns ondulés et puis, je fis mine d'avoir une idée, un air d'illuminé avait certainement pris place sur mon visage d'enfant sage et je dis :

- Aaaah, c'est sur que cette appelation flatte ton égo, hin ?! ... Je pensais a Anthony ! C'est sympa comme nom, mais ça doit pas être ça... Hm... Hypollite ? Si si, je t'assure, ce nom existe vraiment, j'aurais pu te surnommer "hip hip" ou "youpi" (je marquais une pause, reprenant mon serieux) Hypollite, c'est trop compliqué comme prénom, alors plus simplement... David ? Florent ? Benjamin peut être ? En faite, je n'ai pas beaucoup d'idée a ce sujet, il y a tellement de nom existant que je suis incapable de resistuer le tient.

Un sourire confus cette fois ci, je remis correctement la veste de mon voisin sur mes épaules, elle qui décendait légèrement au fur et a mesure de notre conversation.Je remarquai alors l'égréable sourire qui s'était glissé sur ses magnifiques lèvres, un bref instant, certes, mais il était présent. Incroyablement doux et sincère, cette image : je voulais qu'elle me reste graver en mémoire, car même la pellicule de mon appareil n'aurait su me restituer la beauté de cette instant. Une brise fraiche effleura nos peaux ou peut être n'était ce que sa respiration sur ma peau qui me préoccupa. J'eus un mouvement de recul et je m'excusai alors de mon geste si soudain et innatendu qui ne pouvait que surprendre. Un silence bref qu'il brisa en disant que je n'avais pas a être désolé, ce qui me surpris quelques secondes. Je me sentai coupable et j'avais juste l'agréable impression que cela me reconforter légèrement qu'il me dise cela. Puis, j'enchaina le tout sur une autre question, a laquelle il repondit simplement qu'il m'écoutait. Me raclamant la gorge, je pris un air de gamine suivit d'un sourire qui se voulait charmant, avant de dire avec douceur :

- Tu voudrais être mon modèle un jour ?

Ce que j'entendais par "modèle" c'est le fait qu'il devienne un jour l'objet que je capture grâce a mon appareil. Je voulais qu'il pose pour moi car il m'inspirait la desinvolture, la melancolie et la fougue incarnée...

J’avais en réalité souvent eut un besoin de reconnaissance et d’affection, voulant devenir très populaire dans mes écoles. Malheureusement pour moi je ne devais pas avoir le profil type du mec branché, du moins c’est ce que l’on m’a fait comprendre. Rêvant de célébrité j’avais du au fur et à mesure du temps me faire à l’idée que cela n’arriverait jamais, que ma vie ne ressemblait pas autant à un comte de fée. Je suis Benjamin J. Stewart et je ne suis qu’un crétin, il fallait que je me rentre cette idée en tête étant donné qu’au fond c’était la vérité. Trop de mystère planait constamment au dessus de moi, les gens devaient probablement en avoir assez, lassés par le personne que j’incarnais. J’étais trop complexe pour leur tout petite cervelle, il ne pouvait me suivre, triste non? En observant le parc je me mis à m’imaginer en train de courir tout nu autour des arbres, avant de me faire arrêter par cette foutue police. A vrai dire je pense que ça aurait été une bonne expérience et que les jeunes filles auraient été ravies Ben oui il faut bien avouer que je suis bien foutu non? J’aime me lancer des fleurs intérieurement de temps en temps en effet, étant donné que personne d’autre ne m’en envoie, pauvre de moi va!

Finalement tu es très douée aux devinettes! Je m’appelle Hypollite oui! Je sais que ce prénom est affreusement laid mais que veux tu on ne le choisit pas forcément. Je ne pensais pas que tu trouverais, je suis fier de toi! Non plus sérieusement je m’appelle, attention roulement de tambours, Benjamin. Mais pas seulement Benjamin attention, mon prénom est composé, c’est Benjamin James, tu aimes? Et toi comment t’appelles tu?

Je n’avais pas réellement d’idées quand au prénom qu’elle pourrait porter mais je pensais à quelque chose d’assez moderne, du genre Alysson ou un truc ressemblant à cela. Je n’aimais pas forcément les devinettes, je préféra donc mettre mon esprit en pause afin de ne pas trop réfléchir, au cas où je surchaufferais. C’est fou ce qu’il pouvait faire froid à New York parfois. En effet un vent presque glacial s’engouffra dans Central Park, me procurant un frisson, une sensation que je n’aimais pas du tout soit dit en passant. Que faire dans ces moments là? Prendre la fuite et se réfugier dans un endroit chaud? Se rapprocher de Samantha et profiter de la chaleur humaine? Aucune des deux idées probablement. En effet je ne comptais pas abandonner cette jeune fille et je n’allais certainement pas tenter une nouvelle approche, de peur de me faire renvoyer balader comme tout à l’heure. Remarque cela n’était pas si important après tout, j’étais habitué de me prendre des vents, même si au fond c’était rare étant donné que je n’étais pas le plus grand dragueur du monde, ça c’est certain!

Ton modèle? Avoue tu veux que je pose nu c’est ça?!

Un petit sourire, encore une fois, s’empara de mon doux visage, faisant ressortir mon charme indescriptible. Je savais pertinemment ce que Samantha voulait dire par modèle mais bon sait on jamais, peut être qu’elle fantasmait d’ores et déjà sur moi et mon corps athlétique. Oui j’étais beau, oseriez vous en douter? Samantha avait probablement remarquer mon charme et pour cette raison elle avait du vouloir enfermer ma belle petite gueule d’ange dans son cher et tendre appareil photo!

- Excellent !!

Mais même si tu t'appelles Benjamin James, je te surnommerai "youpi" ! J'aime bien ce surnom !

- Je m'appelle Samantha ! Ravie de te connaitre Youpi !

- Mince, tu as tout compris !

- Serieusement, je n'ai pas l'esprit aussi tordu que toi ! Je ne fais pas ce genre de photo, je suis plus du genre a exposer les faits a travers mes clichets...

- Alors, tu es d'accord ?

- Je te propose de continuer notre conversation dans un café, au chaud, tu es d'accord ?